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Mother

  • cinebafilms
  • 11 févr. 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 avr. 2022


Mother Bong Joon-Ho

Bong Joon-Ho
Source : IMDB

Mother est un film réalisé par Bong Joon-ho en 2014 qui aborde la vie d’une mère célibataire et de son fils atteint d’un handicap mental. Leur vie va basculer quand Yoon Do-joon se retrouve accusé d’un meurtre. Sa mère va alors tout faire pour prouver son innocence.


Bonne lecture ! (Attention spoilers)


L’AMOUR INFAILLIBLE D’UNE MÈRE ENVERS SON FILS

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Kim Hye-Ja
Source : IMDB

Mother est centré sur la relation qu’une mère porte à l’égard de son fils. La mère est interprétée par Kim Hye-ja. C’est une mère célibataire qui tient une boutique d’herboristerie et qui de temps en temps pratique illégalement l’acupuncture. Son fils est interprété par Won Bin. Il est un jeune homme atteint d’un handicap mental et sans activité.

Il est la seule personne qui compte pour elle. Elle dédie sa vie à le protéger du monde extérieur. Peut-être trop. Ce fils, atteint d’un handicap mental, est victime de brimades de la part des autres. Sa naïveté fait qu’il se retrouve souvent piégé dans des situations inconfortables. Le basculement de cette relation intervient lorsque Yoon est accusé du meurtre d’une jeune fille.

Won Bin
Source : IMDB

Sa mère, convaincue de son innocence va se retrouver seule pour tenter de rétablir l’honneur de son fils et de sa famille.

Ainsi, elle commence à mener une enquête qui va l’amener aux quatre coins de la ville et a faire des rencontres singulières, un avocat peu scrupuleux, une grand-mère endeuillée, un brigand notoire, et un vagabond mystérieux. Elle va même s’associer avec un délinquant local. Elle va remuer ciel et terre, suivant son instinct enfoui au plus profond de son âme, pour son fils, la seule personne pour qui elle a de l’affection.


Au cours de son enquête, leur relation va être ponctuée de hauts et de bas, notamment à cause de confessions faites par Yoon. Excédée par la situation de son fils, la mère avait essayé de l’empoisonner et de se suicider en même temps. Elle a toutefois échoué. Malgré cet épisode tragique, elle a continué de l’aimer et de le protéger. Quand elle comprend que Yoon a effectivement tué accidentellement la jeune fille, elle décide de le couvrir en tuant le seul témoin qui aurait pu confirmer la culpabilité de Yoon, symbole de son amour. Elle va permettre à son fils de vivre en ôtant la vie d’un autre.


UNE CRITIQUE SOCIÉTALE À PLUSIEURS NIVEAUX

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En réalisant Mother, Bong Joon-ho met en avant plusieurs problèmes sociaux et les dénonce.


Le premier point abordé concerne la condition des personnes en situation de handicap. Cela est marqué par deux situations. La première concerne Yoon. Celui-ci est atteint d’une maladie mentale qui lui empêche de tisser des liens sociaux avec d’autres personnes. Il est victime de brimades et de moqueries et la part des autres. Il devient même parfois un bouc-émissaire. La seconde situation concernant la condition des personnes atteintes d’un handicap se trouve à la fin du film lorsqu’un autre jeune homme atteint d’un handicap mental est inculpé pour le meurtre de la jeune étudiante. Dans les deux cas, les accusés n’ont pas eu droit à un véritable procès, et surtout, se sont vus abusés de leur handicap. Ils ont été considérés comme des sous-personnes.

Le deuxième point de critique porte sur la police et ses méthodes. Le thème du film étant l’enquête à la résolution d’un meurtre, la police intervient logiquement dans l’articulation de l’histoire. Elle va être mise sur la piste de Yoon qui a laissé un objet sur le lieu du meurtre. Alors la police va l’interpeller et, profitant et son handicap le tout couplé à du laxisme, il va être inculper pour le meurtre de la jeune fille. Ils font même lui avouer sous la contrainte, le tout, sans que Yoon ne soit conscient de ce qui lui arrive. Par la suite, la police va à nouveau utiliser les mêmes moyens à l’encontre d’un nouveau suspect. Celui-ci est également atteint d’un handicap mental et a subi le même traitement que Yoon. Malheureusement pour lui, personne n’aura pris sa défense, contrairement à Yoon. Finalement, il est reproché au système de recherché un coupable, plutôt que le coupable. La quête d’une vérité l’emporte sur la vérité absolue.

Le dernier point critiqué concerne la situation des personnes pauvres. Celles-ci sont également considérées comme des personnes à part. La société n’y prête pas attention. Yoon et sa mère sont seuls. Ils n’ont pas de famille, pas de véritables amis, pas de collègues, et peu d’argent. Ils subsistent comme ils le peuvent, parfois en travaillant illégalement. Le mépris à leur égard est fort et d’autant plus lorsque Yoon est renversé par une voiture puis qu’il la retrouve et casse un rétroviseur. La faute sera imputée à Yoon et il sera condamné à payer la réparation, sans que son accident n’ait été même pris en compte. Il s’agit là d’un conflit de classe flagrant entre la classe riche et la classe pauvre.


UNE RÉALISATION MAÎTRISÉE ET POSÉE

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Comme il le confirmera avec ses réalisations futures, Bong Joon-ho a maîtrisé la réalisation de Mother. D’une durée de 128 minutes, le film progresse lentement vers la résolution. La progression est ponctuée de quelques moments pendant lesquels la tension s’accentue sans pour autant que le film de change de rythme. Le spectateur suit l’enquête de la mère dans sa lutte pour re-légitimer son fils. L’histoire avance progressivement au fil de l’enquête de la mère qui récolte et obtient des informations qui lui permettent à elle-même et au spectateur de comprendre ce qu’il s’est passé. Morceau par morceau, rencontre après rencontre, l’énigme se construit et se finir par se résoudre.

Pour capter la détresse dans laquelle se trouve la mère, le réalisateur a choisi de se focaliser uniquement sur la mère. Elle devient l’épicentre du film. Son seul appui, son fils, étant en prison, elle ne peut compter que sur elle-même. Tout le monde est contre elle, ou plutôt, tout le monde est indifférent à son encontre. Le réalisateur a choisi de représenter des scènes de violence ou de peine que la mère doit traverser pour retrouver le bonheur et son fils. Des agressions ou encore des funérailles jalonnent le chemin qu’elle doit parcourir.

Il a également fait le choix d’une musique délicate, douce et discrète. À l’instar des moments de tensions, la musique est ponctuelle. Elle intervient à des moments cruciaux du film.


Finalement, Boon Jong-ho a souhaité dénoncer plusieurs problèmes sociétaux en partant d’une relation entre une mère et son fils. Il parvient à maintenir le spectateur en haleine tout en faisant passer son message.

 
 
 

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